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Mostly n'importe quoi. En Français and English.

The World on Film #2: Macedonia/ Le monde filmé #2: La Macédoine

© Criterion

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I realized a while ago that the vast majority of films I watch are either French or American. In an effort to widen my cinematic horizon I decided to start this series of articles in which I'll try to talk about a movie from a different country every week. The goal is to favor countries whose film culture is not as well-known. This way, I hope we can discover a variety of artistic treasures together.

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Il y a peu, je me suis rendue compte que la grande majorité des films que je regarde est soit française, soit américaine. Dans un effort d'élargissement de mes horizons cinématographiques, j'ai donc décidé de débuter une série d'articles dans lesquels, chaque semaine, j'aborderai un film provenant d'un pays diffèrent, le but étant de favoriser les pays dont la culture cinématographique ne bénéficie pas d'une très importante médiatisation. De cette manière, j'espère qu'ensemble, nous pourrons découvrir une variété de trésors culturels.

The World on Film #2: Macedonia/ Le monde filmé #2: La Macédoine

Macedonia

Macedonia is not a country I think of everyday. Actually, I'm so unfamiliar with it that I had to look it up on a map to remind myself which countries border it exactly.

So, Macedonia is a small inland nation that used to be a part of Yugoslavia. It has been independent since 1991. However, ethnic conflicts have jeopardized this new democracy for years. Our movie is set during one of these periods of violence.

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La Macédoine n’est pas un pays auquel je pense tous les jours. Pour avoir la conscience tranquille, j’ai même dû vérifier sa situation exacte sur une carte.

Cette petite nation a obtenu son indépendance en 1991 après avoir fait partie de la Yougoslavie. Toutefois, des conflits ethniques répétés ont mis en péril cette nouvelle démocratie. Notre film se déroule durant l’une de ces périodes de violence.

Before the Rain - Milcho Manchevski (1994)

-version Française plus bas-

© Criterion

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Before the Rain was filmed in 1993 in a context of tensions between Christian Orthodox Macedonians and the Muslim Albanian minority. It is a remarkable cinematic testimony of this painful conflict showcasing characters (notably a monk and a war reporter) who are struggling to define the part they can or must play in the tragedy dividing their country.

Regarding the composition of the movie, I would be tempted to say that it is divided into three acts, but things are actually more complicated than that. Indeed, even if the movie does break down into three parts, each bearing a different title (first Words, than Faces, and finally Pictures), the notion of “acts” indicates a linear progression in time. However, in Before the Rain, time is a mysterious creature and formulating a chronology of the events is not an easy task.

During the second segment on the movie, the only one that doesn’t take part in Macedonia but in London, we get a glimpse of some cryptic graffiti that states “Time never dies, the circle is not round.” This sentiment explains that the movie ends on what appears to be a time paradox which presents us with two questions. One is optimistic: is death really the end? The other is pessimistic: can we ever prevent terrible events from repeating themselves?

This concern, which was probably nurtured by the recurrence of ethnic conflicts in the Balkans echoes our current anxiety about the accrual of seemingly impossible to contain violent acts. Before the Rain casts a light on how hate spreads in our hearts, thus provoking an escalation of violence which spares no one.

Ok, this doesn’t convey a particularly cheerful message, but this movie is still a wonderful work. The brutality that is prevailing in it is interspersed with fits of aesthetic bliss like the shot that illustrates this article, which mimics the opening and closing scenes of John Ford’s The Searchers. It doesn’t come as a surprise that the Croatian actor Rade Šerbedžija (who plays Alexander, a Macedonian photographer who comes back home sixteen years after leaving his country for England) claims that the director Milcho Manchevski intently adopted a Western movie aesthetic where the hilly Macedonian landscapes replace the plains of the Wild West.

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Before the Rain a été réalisé en 1993 dans un contexte de tensions entre les Macédoniens chrétiens orthodoxes et la minorité Albanaise musulmane. C’est un remarquable témoignage cinématographique de ce douloureux conflit mettant en scène des personnages (notamment un moine et un reporter de guerre) tiraillés par le rôle qu’ils peuvent ou doivent tenir au sein de la tragédie que vit leur pays.

Concernant la composition de ce film, je serai tentée de dire qu’il se déroule en trois actes, mais en réalité, c’est plus compliqué que ça. En effet, si on peut clairement diviser le film en trois parties dont chacune porte un titre diffèrent (Words, puis Faces et enfin Pictures), la notion d’acte indique une progression linéaire de l’action. Or, dans Before the Rain, le temps est une machine mystérieuse, et établir une chronologie des évènements n’est pas chose aisée.

Comme l’indique cet énigmatique graffiti aperçu sur un mur de Londres (où se déroule le deuxième segment du film, le seul qui ne se situe pas en Macédoine) « Le temps ne meurt jamais, le cercle n’est pas rond. » C’est ce parti pris qui permettra au film de s’achever sur un apparent paradoxe temporel qui formule deux questions, l’une optimiste : La mort est-elle vraiment une fin ?, l’autre pessimiste : Pouvons-nous vraiment empêcher des évènements terribles de se répéter ?

Cette inquiétude, probablement nourrie par la répétition des conflits ethniques dans les Balkans fait écho à nos angoisses actuelles face à la multiplication d’actes de violences manifestement impossibles à endiguer. Before the Rain jette un coup de projecteur sur la manière dont la haine se répand dans les cœurs, provoquant une escalade de violences dont personne, au fond, n’est à l’abri.

D’accord, c’est pas super joyeux comme message, mais ce film reste une très belle œuvre, où la brutalité ambiante est parsemée de fulgurances esthétiques comme le plan en couverture de cet article qui s’inspire des scènes d’ouverture et de fin de La Prisonnière du Désert de John Ford. D’ailleurs, selon l’acteur Croate Rade Šerbedžija (qui incarne Aleksander, un photographe Macédonien retournant au pays seize ans après s’être exilé en Angleterre) le réalisateur Milcho Manchevski a volontairement adopté une esthétique proche de celle du Western, remplaçant les plaines de l’Ouest Américain par les collines Macédoniennes.

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