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You Be Good Now

Mostly n'importe quoi. En Français and English.

Les meilleurs films pour pleurer/ The best movies to cry yourself out to

En matière de cinéma, les récents mois n'ont pas été cléments envers nos glandes lacrymales. Je pense notamment au film le plus badant de James Gray: The Immigrant ou a celui de Steve McQueen : 12 Years a Slave. Vous pouvez être fiers de vous les gars, vous nous avez bien déprimés. Plus sérieusement, on a tous des moments où on a envie de regarder des films qui nous font chouiner de manière incontrôlable, que ce soit parce qu'on a besoin d'évacuer ou tout simplement parce qu'on aime ça. J'ai donc concocté une petite liste de films parfaitement indiqués à cet usage. Non j'ai pas compté combien il y en a, chuis pas Buzzfeed. Pour rechercher le sujet, j'ai notamment étudié quelques listes du même style et je me suis rendu compte qu'il y avait beaucoup de guimauve qui revenait régulièrement dans les classements. Même chez Sens Critique j'ai vu des choses comme Titanic. J’ai donc eu un peu l’impression que la charge sentimentale ne devait pas forcement être accompagnée d’une bonne qualité cinématographique. J’ai essayé au contraire de ne lister que des films dont j’admire la qualité, pas des plaisirs coupables, dans l’espoir que même si vous résistiez aux pleurs vous ayez au moins le sentiment d’avoir vu un bon film.

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When it comes to cinema, the past months have been quite cruel to our lacrimal glands. I’m thinking for instance about James Gray’s heaviest movie yet The Immigrant or Steve McQueen’s Twelve years a Slave. Film makers, you can be proud of yourselves, you made us feel quite depressed. More seriously, we all have times when we feel like watching sad movies either because we really need to cry ourselves out or just because we like sad movies. So I decided to prep a little list of sad movies. No I didn’t count them. I’m Not Buzzfeed. When I researched the subject I came across some lists on the same subject and realized there was a lot of cheesiness going on. Even a website I admire listed Titanic . So I felt like actually being a good movie was not required from “crying movies”. On the contrary, I tried to only list movies whose quality I admire: no guilty pleasures. What makes people cry is deeply personal, you might really not be moved by the movies that made me cry like a little bitch. But at least I hope you’ll find that these movies are good.

Vivre sa vie [En:My Life to live] - Jean-Luc Godard (1962)

Vivre sa vie [En:My Life to live] - Jean-Luc Godard (1962)

Quand on parle de Jean-Luc Godard, deux films s’imposent dans le mémoire collective: A Bout de Souffle et Le Mépris. Des chefs d’œuvres. Pourtant, à mes yeux, Jean Seberg et Brigitte Bardot peuvent aller se rhabiller face à Anna Karina dans Vivre sa Vie. Ce film un peu oublié aujourd’hui (sa page Wikipedia résume laconiquement le synopsis en une ligne et demi) a pourtant été bien accueilli à sa sortie par le public et la critique (prix spécial du Jury et prix de la critique à Venise en 1962). L’histoire est celle d’une jeune femme qui va sombrer dans la pauvreté au point de se prostituer pour survivre. Le film en lui-même est tout dont on peut se moquer dans le cinéma de la Nouvelle Vague : un noir et blanc emprunté, des figures de style qui tuent le naturel (ou l’illusion de naturel), une mélancolie éhontée. On ajoute à ça les « vices » personnels de Godard : une musique dotée de sa propre volonté qui surgit sans rapport avec l’histoire, des dialogues pseudo-philosophiques voire absurdes et une manière iconoclaste de filmer ses sujets (dans la première scène les personnages sont filmés de dos). Pourtant, ce que j’aime ce putain de film ! Je le prends comme un condensé de beauté absolue. Je le regarde dés que nécessaire et j’en retire une joie dont l’étendue n’est comparable qu’à celle du désespoir poétique qui transpire de chaque plan de Vivre sa vie. Quand Anna Karina fixe la camera de ses grands yeux paumés (elle aurait tenté de se suicider durant le tournage du film), mon cœur se serre, quand le temps s’arrête dans un café pendant que Jean Ferrat chante Ma Môme, mon cœur se serre, quand Nana pleure face à La Passion de Jeanne d’Arc de Dreyer, mon cœur se serre. Le film est beau de son premier à son dernier souffle et l’héroïne sublime Nana est gravée à jamais en moi.

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When you mention Jean-Luc Godard two movies pop up in people’s minds: Breathless and Contempt. Both are masterpieces. Though to me they can’t compare to My life to live with Anna Karina (if you haven’t heard of this actress you can find a bunch of pictures of her on trendy pinteresters’ boards). Even though it was a popular and critical success when it came out (it won the Jury’s prize at the Venice Film Festival of 1962), this film has been a bit forgotten since. For instance its French Wikipedia page barely sums up its plot in one and a half lines. The story is the one of a young woman, Nana, who sinks into poverty and has to resort to prostitution. The movie in itself is everything you can make fun of in a French New Wave movie: the use of a counterfeit black and white, a style that kills every ounce of realism (or the illusion of realism) and a totally unapologetic melancholy. Add to this Godard’s own vices: a music that has its own will and pops up in the movie independently from the storyline, pseudo-philosophical, if not absurd, dialog and an iconoclast way of filming his actors (during the first scene you can only see the characters’ backs). Still I fucking love this movie. It’s condensed beauty. Absolute beauty. I watch My life to live every time I feel I really need it and every time the pleasure I get out of it can only compare to the poetic despair released by every single shot of it. When Anna Karina stares at the camera with her huge desperate eyes (she apparently attempted suicide during the filming) my heart tightens up in my chest. It does too when time stops in a cafe as Ma Mome by Jean Ferrat is playing and when Nana cries in the cinema, watching The Passion of Joan of Arc by Dreyer. The movie is beautiful from its first to its last breath and the wonderful Nana will stay engraved in me forever.

L'Histoire d'Adele H [En:The Story of Adele H]- Francois Truffaut (1975)

L'Histoire d'Adele H [En:The Story of Adele H]- Francois Truffaut (1975)

Tant qu’à parler de Godard, on peut parler de Truffaut, avec là aussi un film assez méconnu bien que pas aussi mal aimé que Les Deux Anglaises et le Continent par exemple. L’Histoire d’Adèle H suit le parcours d’une jeune femme qui s’installe aux Etats-Unis pour suivre le régiment de celui qu’elle présente comme son fiancé. Sauf que l’on se rend vite compte que ce jeune homme n’a aucune envie de se marier avec elle, qu’il a profité d’elle, sans plus, et que l’entêtement et le déni de l’héroïne ont déjà dépassé depuis longtemps les bornes du raisonnable, relevant du harcèlement pur et simple. Et cela ne va pas en s’arrangeant. Tout au long du film, Adèle sombre de plus en plus dans son obsession. Ce qui est saisissant dans ce film, c’est le spectacle d’une chute, inexorable, alors qu’elle semblerait pouvoir être ralentie par les atouts de l’héroïne : elle est belle, riche, bien éduquée, elle va susciter la compassion, voire l’amour (mais pas chez celui qu’elle convoite). Bien plus : elle est la fille d’une légende littéraire : Victor Hugo. Comment peut-on s’entêter à sa perte lorsque l’on est cette jeune femme privilégiée ? Cette question s’inverse rapidement au cours du film : Comment ne pas sombrer dans une obsession destructrice lorsque votre père a toujours préféré votre sœur, lorsque celle-ci morte, il ne reste plus que vous, indigne survivante ? Alors, on peut interpréter cela comme du freudisme à deux balles, mais ce serait négliger le fait que l’histoire, dans ses grands traits, est tout à fait véridique. Finalement, je vous conseille de savourer la beauté de l’œuvre, la portée symbolique de cette quête absolue que l’héroïne poursuit dans un état second, méprisant toutes les occasions de rémission qui se présentent à elle.

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Since we talked of Godard, why not mention Truffaut with another rather unknown movie: The Story of Adele H. It revolves around the adventures of a young French woman who moves to the United States to be close to her fiancé who moved there with his garrison, she says. The thing is we soon realize that Lt Pinson has no intention of marrying her and had intended a fling. It seems that he has clearly expressed his disinterest in her through the past and her inability to accept the truth has made her cross the border of harassment. And it doesn’t get better. Throughout the movie, Adele sinks more and more deeply in her crazy obsession. What’s surprising is how this could happen to a young lady who has so many advantages: she’s beautiful, rather rich, very well educated and will arouse compassion and even love (but not from the man she wants). Even more remarkable: she’s the daughter of literary legend Victor Hugo. So how is it possible to end up into such a destructive quest when you have these advantages in life? Rather: how could you not when your father has always preferred your sister whose death made you the unworthy survivor. You could see that as cheap psychoanalysis but the story is true. Personally I would advise you to enjoy the desperate beauty of this crazy quest the heroin follows as in a trance, ignoring all the opportunities of remission that are presented to her.

Au Revoir les Enfants - Louis Malle (1987)

Au Revoir les Enfants - Louis Malle (1987)

J’ai plus ou moins promis que je ne tomberais pas dans la niaiserie pour cette liste. Promesse tenue : Au Revoir les Enfants est peut être le film le plus niais de la liste. Tout étant relatif, ça reste un super film. Intelligent, subtil et beau. Le sujet ne prête pas spontanément a la gaudriole (c’est quand même la raison d’être de cette liste) puisque le film suit le quotidien d’un pensionnat sous la seconde guerre mondiale. Petite particularité de l’établissement : quelques élèves juifs y sont inscrits sous des faux noms. Le personnage principal, Julien, catholique comme il faut, se lie d’amitié avec l’un d’eux : Jean. C’est un film triste, donc comme vous pouvez vous y attendre, tout ne se déroule pas idéalement, mais je ne vous spoilerai pas plus. Par contre, je peux vous dire que c’est un film très bien fait. Louis Malle a créé une atmosphère très réaliste, par exemple pour ce qui est de l’ambiance du pensionnat (allant jusqu'à rendre la violence des jeux d’enfants de l’époque) et dépeignant le mépris (voire la haine) ambiante envers les juifs transpirant notamment de la famille bourgeoise du petit Julien. Ce réalisme s’explique du fait que l’histoire est tirée de la vie de Malle lui-même qui a connu « Jean » de son vrai nom Hans Helmut Michel et hésité de longues années avant de mettre sur pellicule ces souvenirs si douloureux. Au final, on a une histoire à couper le souffle.

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In my introduction I said I wouldn’t fall into the cheesiness trap. I kept my promise. This movie might be the “cheesiest” of all the ones I’m addressing in this list and it’s still an excellent and genuinely moving piece. It’s an intelligent, subtle and beautiful movie. The subject is not fun (after all, what’s the theme of this list?) since the story revolves around life in a French boarding school in which some Jewish kids are hiding during World War II. The main character, Julien, a catholic, befriends one of those kids: Jean Bonnet, whose real name is Kippelstein. It’s a sad movie, so you can guess that not everything works out perfectly for everyone, but no more spoilers. Still I can tell you that this movie is good. Louis Malle recreated a very realistic atmosphere, depicting for instance the violence of the games played by the school kids and the despise, if not the hatred, of some French people toward Jews at this period in history. This realism can be explained by the fact that the director actually used a memory of his childhood. He knew the real Jean Kippelstein in his school years and it took him decades before he decided to make a movie of his painful experience. I strongly advise you to read this article: http://www.nytimes.com/1988/02/07/movies/malle-confronts-haunting-memory.html?src=pm&pagewanted=1 though I would advise you to do it after seeing the movie because: a) spoilers b) it answers a lot of questions that you might ask yourself after seeing the movie.

Autant en emporte le vent [En:Gone with the Wind] - Victor Fleming (1939)

Autant en emporte le vent [En:Gone with the Wind] - Victor Fleming (1939)

Vous m’excuserez si je ne m’attarde pas sur Autant en Emporte le Vent. C’est un drame, voire un mélodrame où la Guerre de Sécession ne sert que de toile de fond aux rapports entre personnages. Les émotions sont exagérées etc. Cependant, j’ai incorporé Autant en Emporte le Vent dans cette liste parce que cela reste un film émouvant et qu’il m’a fait pleurer ma première larme de cinéma, moi qui pendant longtemps était incapable de pleurer devant un film.

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You’ll excuse me if I don’t spend too much time on Gone With the Wind. It’s a drama if not a melodrama in which the Civil War serves only as a background to the characters’ emotions. Which are exaggerated. Though I wanted to include Gone With the Wind because it made me weep my first cinema tear at a time when I was not yet accustomed to cry while watching movies.

La Rose Pourpre du Caire [En:The Purple Rose of Cairo] - Woody Allen (1985)

La Rose Pourpre du Caire [En:The Purple Rose of Cairo] - Woody Allen (1985)

La Rose Pourpre du Caire prend pour sujet la magie du cinéma et pour forme celle d’un conte de fée. L’histoire est celle de Cecilia (Mia Farrow) une femme qui vit une existence misérable, en grande partie à cause de son salaud de mari. Pour s’évader, elle va seule au cinéma. Apres une nouvelle rixe, elle va voir en boucle La Rose Pourpre du Caire. Le film est assez typique de l’âge d’or d’Hollywood : un cadre exotique, des dry martinis, des conversations mondaines et un héro charismatique. Celui-ci donne une nouvelle dimension à l’expression « briser le quatrième mur » lorsque, interrompant le film dont il fait partie, il s’adresse directement à Cecilia, touché par son assiduité de spectatrice. Lui-même las de répéter encore et encore le même rôle, il décide de s’extraire de la pellicule et, provoquant des évanouissements dans la salle, s’enfuit avec Cecilia. De ce scenario original et fantastique, Woody Allen tire un tas de situations comiques et d’interactions touchantes entre les personnages. Cependant, le tout serait plus joyeux si l’on pouvait parler de véritable happy end. Au final, ce très beau film se termine un petit peu sur une morale à la Truffaut dans La Nuit Américaine : les films sont mieux que la vie, qui est bien souvent merdique. Voilà voilà.

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The Purple Rose of Cairo takes as a subject the magic of cinema and the form of a fairytale. Cecilia is a woman with a grim life, in large part because of her asshole of a husband. To escape from reality, she goes to the movies. After one fight, she goes to see The Purple Rose of Cairo several times in a row. The movie is quite typical of Hollywood’s golden age: an exotic location, dry martinis, witty conversations and a charismatic hero. This same hero gives a new meaning to the phrase “breaking the fourth wall” when, moved by Cecilia’s dedication as a spectator, he decides to talk to her. Tired of repeating the same words and gestures over and over again, the character removes himself from the film and runs away with Cecilia (causing a few ladies in the cinema to faint during the process). This original and fantastic scenario will generate comic situations and moving interactions between the characters. Though it would have been less depressing if it had had a happy ending, this beautiful movie finishes on a “Movies are better than life, which is often shitty” note.

Dans Paris [En: Inside Paris] - Christophe Honoré (2006)

Dans Paris [En: Inside Paris] - Christophe Honoré (2006)

C’est quelque chose que je ne savais pas avant d’écrire cet article, mais Dans Paris est sous titré “Prends la peine d'ignorer la tristesse des tiens" Ca mérite réflexion. Le film est porté presque uniquement par des hommes. Trois excellents acteurs : Romain Duris : cœur brisé, Louis Garrel : briseur de cœurs (et narrateur) et Guy Marchand: repriseur de cœurs, mais pas libre de chagrins pour autant. Le grand avantage de ce film, c’est probablement son absence de maniérisme. L’intrigue principale du film : les déboires du couple forme par Guillaume (Romain Duris) et Anna (Joana Preiss) et la dépression qui s’en suit pour Guillaume sont filmés de manière brute, qui peut être déconcertante, avec, au début du film, beaucoup de flashback désordonnés. En parallèle, Jonathan (Louis Garrel) fait le pitre et le séducteur si bien que l’on se demande si la situation est aussi dramatique qu’elle en a l’air et si tout ne va pas s’arranger. Au final, ce film est à la fois un coup de poing et une bouffée d’air frais. Il vaut le coup d’œil pour de nombreuses raisons, dont le jeu des acteurs et la mise en scène magnifique qui évoque une ribambelle d’autres films magnifiques tournés à Paris. Et oui, c’est un film qui fait pleurer.

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I didn’t know it before I wrote this article but the subtitle of Dans Paris is “Prends la peine d’igorer la tristesse des tiens” or “Try and ignore the sadness of your own”. I need to think about that. The movie relies mostly on men. Three outstanding actors: Romain Duris, the broken heart; Louis Garrel, heartbreaker; and Guy Marchand, the healer who is not completely without sorrow. A big perk of this movie is that it’s free from any kind of forced mannerisms. The main intrigue of the movie: the couple’s issues between Guillaume (Romain Duris) and Anna (Joanna Preiss) and Guillaume’s ensuing depression are filmed in a raw way with a lot of messy flashbacks at the beginning of the movie. On the other side, Jonathan (Louis Garrel) jokes around and womanizes. So much so that we start wondering if the situation is as bad as it looks and if everything is not going to be fine. In the end, this movie is both a slap in the face and a whiff of fresh air thanks to the amazing performances of the actors and the beautiful directing that evokes all the wonderful movies that have been made in Paris over the years, especially the New Wave.

J'ai tué ma mère [I Killed my Mother] -  Xavier Dolan (2009)

J'ai tué ma mère [I Killed my Mother] - Xavier Dolan (2009)

Apres Christophe Honoré vient naturellement Xavier Dolan, son héritier québécois, surdoué du cinéma, réalisateur de cinq longs métrages du haut de ses 25 ans. Si j’ai beaucoup aimé Les Amours Imaginaires, je pense que le premier film de Dolan : J’ai Tué ma Mère est probablement le plus poignant. Il s’inspire du rapport du réalisateur à sa mère : conflictuel et étouffant. Le jeune homme, créatif, sensible et spirituel s’agace de la « médiocrité » de sa mère : pas plus cultivée que ca, collectionnant les accessoires kitsch, adoptant un franc parler un peu popu, elle lui court de plus en plus sur le haricot à ce jeune poète. Ajoutez à cela la pire réaction qu’un parent puisse avoir en réponse au sentiment de voir leur enfant leur échapper : le chantage affectif accompagné de punitions arbitraires. Les ingrédients parfaits pour des situations abrasives sont réunis. Seulement J’ai Tué ma Mère est tout sauf une sitcom sur des conflits parent/enfant. Le film est construit de manière minutieuse, la mise en scène des confrontations, dialogues qui se terminent bien souvent en affrontements ouverts, est parfaite. Mais ce qui donne au film sa force, à mon avis, c’est ce point éclairci par Xavier Dolan : « Je voulais à tout prix éviter le côté unidimensionnel des personnages. Je voulais que l’on s’attache à chacun des protagonistes, qu’on les aime et qu’on les déteste à tour de rôle. Je pense que le danger de l’autobiographie est le manque de recul. Je ne voulais pas être accusé d’écrire une ode à l’adolescence où l’autorité parentale est vouée aux gémonies. Ce n’était pas le but. Mon but, c’était d’établir le portrait d’une relation, une relation qui se vit à deux, bien sûr. Et donc qui est issue d’un scénario juste, où l’auteur n’a pas de parti pris. » Ce qui est déchirant donc c’est de voir deux protagonistes que, dans une certaine mesure, l’on comprend, l’on aime même, se déchirer sans parvenir à s’entendre. Au contraire de nombreux films Américains ou ce genre de conflits finissent toujours par être réglés en vertu de la sacralité de la famille, J’ai Tué ma Mère évite le piège de la réconciliation naïve. Même s’il y a des accalmies, il perdure une sorte de tension sous-jacente dont on sait qu’elle se base sur un amour véritable.

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After talking about Chritsophe Honore, it is only natural to mention its quebecquois heir Xavier Dolan. This extraordinarily gifted 25 year old has already directed 5 movies. Though I realy enjoyed Heartbeats, I think this one is his most poignant movie. It is inspired from the real life relationship between the director and his mother. The creative, sensitive and spiritual young man is vexed by the “mediocrity” of his mother. She is not especially cultivated, collects kitschy knickknacks and talks in a low class way. Add to this the worst reaction parents can have when they don’t understand their growing children anymore: emotional blackmail and arbitrary punishments. The perfect ingredients for contentious situations are assembled, But I Killed my Mother is miles away from a mother/son disputes based sitcom. The movie is meticulously built, the mise en scene and dialogs are perfect. But to me, the most important thing about the movie is that, as Dolan explained himself, it is difficult to side with one or the other. Both the mom and the son are rich, moving characters and we want to understand and support both. So the hurtful part is to see those characters we understand and even somewhat love destroy each other without ever being capable of understanding each other. Something I have to admit I don’t really like in American movies is the fact that family is so sacred that family conflicts almost always end up being solved as if god intervened to make everybody love each other again. Even though there are lulls in I Killed my Mother, there is no naïve reconciliation but a lasting tension that we know is so strong only because the characters actually love each other.

Thelma and Louise - Ridley Scott 1991

Thelma and Louise - Ridley Scott 1991

Je ne dirai pas non plus grand chose sur Thelma et Louise qui est un film culte qui me rend heureuse à chaque fois que je le vois (oui il me fait pleurer et me rend heureuse). Il m’a aussi donné très envie de passer mon permis de conduire.

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I won’t say much about Thelma and Louise either because I think its fame makes it very difficult to add to the debate. I will only say that this cult movie makes me happy every time I see it (yes it makes me happy and makes me cry) and made me really want to get my driver’s license.

Incendies - Denis Villeneuve (2010)

Incendies - Denis Villeneuve (2010)

C’est probablement le film le plus difficile à regarder de la liste. Difficile parce qu’il raconte une guerre, une sale guerre civile entre musulmans et chrétiens libanais. L’action commence pourtant au Québec quand, en lisant le testament de leur mère, un frère et une sœur jumelle découvrent qu’ils ont un autre frère. Le reste du film est partagé entre la quête des enfants et le destin de leur mère. Chrétienne enceinte d’un musulman, elle doit abandonner son enfant avant de vivre un véritable supplice durant la guerre. L’incroyable intensité du film est couronnée d’un dénouement inattendu et bouleversant. S’il ne vous fait pas pleurer, je peux vous garantir que ce film ne vous laissera pas indifférent.

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It’s probably the most difficult movie to watch out of this list. Difficult because it tells the story of a dirty war: the one between Lebanese Muslims and Christians. The movie starts in Quebec though, when a woman and her twin brother read the testimony of their mother and discover that they have a brother they’ve never met. The rest of the movie is parted between the children’s quest and the mother’s fate. As a young Lebanese Christian she fell in love with a Muslim and got pregnant. Considering the tense relationship between the religious communities, she had to abandon the baby. Then came the war during which she suffered through great hardships. The incredible intensity of the movie is only topped by an unexpected and shattering outcome. If this movie doesn't make you cry, I can guarantee you that it will at least not leave you unscathed.

Jane Eyre - Cary Fukunaga (2012)

Jane Eyre - Cary Fukunaga (2012)

Aaaah l’Angleterre du XIXème siècle, je me sens plus dans mon élément ! Je dois avouer que je n’ai pas vu les versions plus anciennes de Jane Eyre, bien que j’en aie depuis longtemps l’intention. Cependant, je suis sure que celle-ci est parmi les meilleures, si ce n’est la meilleure (je vous confirmerai peut être mon avis là-dessus ça plus tard). Le réalisateur Américain Cary Fukunaga avait peu de films à son actif avant celui-ci. Pourtant il a réussi à réunir Michael Fassbender et Mia Wasikowska, ce qui tombe bien parce que cette combinaison est parfaite. On connait tous l’histoire de Jane Eyre, elle est profondément romantique et le risque de tomber dans la niaiserie n’est pas loin. Fukunaga élude cette menace avec brio. Par un travail de maitre il est parvenu à rendre son œuvre réellement romantique et émouvante, belle à couper le souffle. Les plans sont magnifiques, la force des sentiments représentés magnifie les acteurs et le spectateur se fond comme une évidence dans cet univers sublime et rude. Je vous conseille vraiment, si vous avez aimé ce film, de regarder Les Hauts de Hurlevent d’Andrea Arnold, qui est de la même veine.

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Yay, England during the 19th century, it feels like home! I have to admit that I haven’t seen the older versions of Jane Eyre. Though I’m pretty sure this one is among the best if not the best of all (I might confirm my opinion on that later). The American director Cary Fukunaga hadn’t directed that many movies before he made this one, still he managed to cast Michael Fassbender and Mia Wasikowska, who form a perfect pair. We all know the story of Jane Eyre, it's deeply romantic and runs the risk of forming a corny movie . Cary Fukunaga dodges this threat with brilliance. With talent he managed to create an authentically romantic and moving work. Just breathtakingly beautiful. The shots are wonderful, the force of the featured feelings elevates the actors and the spectator naturally seeps into this sublime and tough realm. If you like this movie, I would advise you to watch Wuthering Heights by Andrea Arnold, which has a lot of points in common with Fukunaga’s Jane Eyre.

Rachel se marie [En:Rachel Getting Married] - Jonathan Demme (2008)

Rachel se marie [En:Rachel Getting Married] - Jonathan Demme (2008)

Ce titre est paradoxal : il met en avant non pas le nom du personnage principal, Kim, mais de sa sœur. Cette apparente bizarrerie est en fait représentative de l’intrigue du film. En effet, le défi qui va s’imposer à Kim c’est de survivre lors d’un événement dont elle n’est pas le centre d’attention malgré son le désir maladif d’attirer l’attention, de susciter l’admiration et, par-dessus tout, l’amour. Outre un drame qui nous sera révélé en chemin, c’est probablement cette propension qui l’a amenée à sombrer dans la drogue. Maintenant qu’elle est autorisée à sortir de rehab le temps d’assister au mariage de sa sœur, elle s’engage dans une lutte contre elle-même et contre certains membres de sa famille, qui ne peuvent s’empêcher plus longtemps de prendre parti face aux excès et caprices de cette diva, ancienne mannequin, aujourd’hui toxico sarcastique et exubérante. Ce film (dont je me suis rendu compte après coup qu’il était du même réalisateur que Le Silence des Agneaux) est une réussite de la veine de Festen (en moins trash) ou de Melancholia (en moins euh…mélancolique - quoique). Les rapports familiaux y sont dépeints magistralement, à la fois avec cruauté et tendresse. La mise en scène est sans chichi et hyper efficace, les acteurs sont touchants et les dialogues renversants. Mais surtout, Anne Hathaway est merveilleuse dans peut être son meilleur rôle (à des années lumières de son personnage atroce dans cette daube qu’était Les Misérables).

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There’s a paradox in this movie title. Instead of featuring the name of the main character, Kim, it features the one of her sister. But what is seemingly nothing more than an oddity is actually very revealing of what the movie is about. Indeed, Kim will have to survive an event that doesn't put her in the center of attention even though she has always craved attention, admiration, and most of all, love. Apart from a dramatic event that we learn about halfway through the movie, this propensity is probably one of the things that pushed her to become a drug addict. Once she can leave rehab to attend her sister’s wedding, she engages in a struggle against herself and some members of her family who are pushed to take sides by the constant excesses and whims of this junkie who used to be a model and became a sarcastic exuberant junkie. This movie (which I later realized is by the same director as The Silence of the Lambs) is a success in the same vein as Festen (but less harsh) and Melancholia (but may be less, hem, melancholic). The mise en scene is simple and efficient; the actors are moving and the dialogues brilliant. But most of all, Anne Hathaway is wonderful in what might be her best part ever (miles away from her dreadful character in the piece of shit that is Les Miserables).

Les Filles du Botaniste - [En:The Chinese Botanist's Daughters] - Dai Sijie (2006)

Les Filles du Botaniste - [En:The Chinese Botanist's Daughters] - Dai Sijie (2006)

On peut noter que ce film est l’œuvre d’un homme qui est d'abord un romancier : Dai Sijie, connu principalement pour Balzac et la petite Tailleuse Chinoise. Cette histoire-ci est celle de Min, une étudiante en biologie qui décroche un stage chez un botaniste irascible vivant dans une ile isolée avec sa fille, An. On est dans les années 80 en Chine (même si le film, faute d’autorisation, n’y a pas été tourné) et Min tombe amoureuse d’An. Ses sentiments sont réciproques et les filles entament une liaison. Evidemment, tout ne se passe pas comme prévu et on pleure devant la sublime (il n’y a pas d’autre mot) fin du film. Je précise que l’entièreté du film est sublime, comme on peut s’y attendre (de manière assez caricaturale, désolée) d’un film asiatique, avec de très beaux et longs plans faisant la part belle à la splendeur de la nature et des corps.

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I could start by saying that the director of this movie, Dai Sijie, is primarily a novelist, famous mainly for the bestseller Balzac and the Little Chinese Seamstress. The movie tells the story of Min, a biologie student who gets an internship at a bad tempered botanist’s who lives on an isolated island with his daughter, An. The English title is full of shit since they translated “filles” (which in French can mean both “girl” and “daughter”) as daughters. The two girls are not sisters, which is good, because they fall in love and start a romance. Of course, things don’t go as planned and one can only cry watching the sublime ending. Let me add that the entirety of the movie is sublime in a caricature Asian art movie way (sorry) with very long shots featuring beautiful nature and bodies.

A Royal Affait - Nikolaj Arcel (2012)

A Royal Affait - Nikolaj Arcel (2012)

Si je n’aimais pas autant tous les films présents sur cette liste je vous demanderais de ne regarder que celui-ci. Lorsque je suis allée le voir au cinéma (Utopia Toulouse) la presque totalité des spectateurs pleurait vers la fin. Quant à moi, je peux vous dire que j’étais complètement bouleversée (j’ai pleuré la deuxième fois que j’ai vu le film) et que j’ai immédiatement classé ce film parmi mes préférés. Ce très beau film a été réalisé Danois Nikolaj Arcel qui n’avait pas produit grand-chose auparavant. L’histoire commence avec la princesse britannique Caroline- Mathilde à qui l’on annonce qu’elle doit épouser le souverain du Danemark, Christian VII. Elle se rendra vite compte qu’en plus de mener une vie décousue, le roi est un poil dérangé. Cela ne l’empêche pas de tomber enceinte, mais au fur et à mesure de sa grossesse et encore plus après la naissance de son enfant, elle se préserve de son royal mari, qu’elle méprise. Pendant ce temps, celui-ci se prend d’amitié pour un docteur aux idées large : Struensee (joué par Mads Mikkelsen, l’acteur génial de La Chasse et Michael Kohlhaas). Accueilli froidement par la reine, pour qui tout ce qui vient de son mari est à jeter, Struensee va grandir dans son estime (ils lisent tous les deux Rousseau) jusqu'à ce qu’ils tombent carrément amoureux. Influençant le roi, ils vont lancer les « Lumières Danoises » en faisant passer plusieurs lois progressistes. Seulement, pour pas changer, tout ne va pas se passer comme prévu bla bla… Je vous conseille absolument ce film qui a tout pour lui : somptuosité des décors et costume, qualité des acteurs, de la mise en scène, intelligence du scenario, intérêt et originalité du sujet, énergie, beauté, enthousiasme et humanité de l’ensemble ! Le film révèle aussi l’actrice Suédoise Alicia Vikander qui est malheureusement immédiatement allée se compromettre dans le bof Anna Karénine de Joe Wright (Reviens moi Wright des bons jours !).

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If I didn’t like so much the other movies on this list I would advise you to only watch this one. When I went to see this movie in the cinema almost the entirety of the room started crying near the end. As for me, I was overwhelmed (I did cry the second time I watched the movie) and I put this movie amongst my favorites. This very beautiful movie was made by Danish director Nikolaj Arcel who hadn’t produced much before that. The story starts when British princess Caroline-Mathilde is told that she is to marry the king of Denmark Christian VII. When she meets him she soon figures out that not only does he live a very depraved life, he’s also half crazy. That doesn’t prevent her from getting pregnant, but as the pregnancy progresses and even more after the birth of her child she protects herself from her royal husband. Meanwhile, Christian befriends a broad minded doctor: Struensee (embodied by Mads Mikkelsen, the genius actor from The Hunt and Michael Kohlhaas). The queen, for whom everything coming from her husband is bad, welcomes this new companion coldly. However, after a bit, Struensee starts growing in her esteem until they fall in love. Together, they influence the king into passing a set of progressive laws, starting what has been known as the “Danish Age of Enlightenment”. Then of course, not everything is going as planned blabla… I really advise you to watch this movie that has all the important good qualities: sumptuous costumes and decors, tremendous actors and mise en scene, intelligence of the scenario, an interesting and original subject, energy, beauty, enthusiasm and humanity. This movie also allows us to discover a new actress: Alicia Vikander (Swedish) who sadly starred in the not so swell version of Anna Karenina by Joe Wright.

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Aaaah mon Dieu! J'ai oublié Elephant Man. Honte sur moi. Regardez Elephant Man!
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